Pourquoi agir

Maladie corticale du hêtre
Le hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia) est une espèce clé des forêts feuillues du Québec. Résistant à l'ombre, on le retrouve souvent en présence d'érables, de bouleaux jaunes et de pruches.
Son importante écologique pour nos forêts est multiple. Les arbres arrivés à maturité présentent fréquemment des cavités naturelles qui offrent un abri à de nombreux animaux. Leurs faînes (noix) riches en lipides constituent une ressource alimentaire prisée par la faune, notamment les geais bleus, la gélinotte huppée et autres oiseaux, ainsi que plusieurs rongeurs comme les écureuils et les ratons laveurs. Même les ours y grimpent, laissant derrière eux les traces de leurs griffes, pour atteindre le sommet et se régaler des faines.
Cependant, cet arbre est gravement menacé par la maladie corticale du hêtre, une infection causée par la combinaison d’un insecte envahissant, le puceron Cryptococcus fagisuga, et d’un champignon pathogène, Nectria spp.
Le puceron perce l’écorce du hêtre pour se nourrir, facilitant ainsi l’entrée du champignon qui provoque des chancres sur le tronc. Ces chancres entravent la circulation de la sève, menant progressivement à la mort de l’arbre. Une fois qu’un hêtre est infecté, il devient vulnérable aux infections secondaires et aux bris mécaniques, augmentant ainsi le risque d’effondrement des populations dans les forêts. Depuis son introduction en Amérique du Nord au début du XXe siècle, la maladie corticale du hêtre s’est étendue à la majorité de l’aire de répartition de l’espèce, causant un déclin significatif de la population, avec une mortalité de 99% des arbres atteints.
L’agrile du frêne : un ravageur insidieux
Le frêne est un arbre fondamental dans plusieurs types de forêts au Québec, notamment dans les zones urbaines où il représente une part importante du couvert forestier. Cependant, l’agrile du frêne (Agrilus planipennis), un coléoptère originaire d’Asie, est responsable d’une destruction massive de cette espèce depuis son arrivée en Amérique du Nord au début des années 2000.
L’agrile pond ses œufs sous l’écorce du frêne, et les larves creusent des galeries qui perturbent le transport des nutriments et de l’eau dans l’arbre. En l’espace de quelques années, un arbre infesté meurt. Le principal problème avec ce ravageur est sa capacité à se propager rapidement et son absence de prédateurs naturels en Amérique du Nord. De plus, les méthodes de lutte sont limitées et coûteuses, rendant difficile la gestion de cette crise écologique. Dans les zones urbaines, où les frênes ont été massivement plantés pour leur résistance à la pollution et leur croissance rapide, les municipalités doivent abattre des milliers d’arbres, entraînant des pertes économiques et environnementales importantes. La perte des frênes fragilise aussi les écosystèmes riverains, augmentant l’érosion des sols.


La maladie hollandaise de l’orme : un fléau dévastateur
L’orme d’Amérique (Ulmus americana) est un autre arbre emblématique du Québec, particulièrement apprécié pour sa forme majestueuse et son rôle dans la stabilisation des sols riverains. Toutefois, la maladie hollandaise de l’orme, causée par un champignon du genre Ophiostoma et propagée par des coléoptères, a entraîné un déclin dramatique de cette espèce depuis son introduction en Amérique du Nord au début du XXe siècle.
Les coléoptères transportent les spores du champignon d’arbre en arbre lorsqu’ils creusent des galeries sous l’écorce. Une fois à l’intérieur, le champignon obstrue les vaisseaux conducteurs de sève, provoquant un flétrissement rapide du feuillage et la mort de l’arbre en quelques années. Malgré les efforts de reboisement et de traitement des arbres malades, la maladie hollandaise continue de causer des ravages, et il est rare aujourd’hui de voir de vieux ormes en bonne santé au Québec.